Art Souterrain 2020 – RESET

Skawennati, Art contemporain autochtone, Premières nations, Mode, Manifestation, Art engagé
Skawennati, Calico and Camouflage, 2020. Photo Thierry du Bois

En 2020, avec le thème RESET, Art Souterrain invitait le public répondre à la question : « Si l’on vous proposait de repartir à zéro, comment imagineriez-vous le monde ? »

À la suite d’une première collaboration avec Art Souterrain lors de L’art de redéfinir le genre – Vitrines sur l’art , le directeur artistique, Frédéric Loury, m’a invitée à agir comme commissaire pour l’édition 2020 du festival placée sous le thème de «RESET». J’avais déjà exploré les imaginaires de la construction historique au Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul dont le thème Présence des passé chapeautait l’édition 2017.

Dans le cadre de RESET, j’ai pris plaisir à développer de nouvelles collaborations avec des artistes que j’avais connus dans ce contexte : Caroline Monnet, Sarah Wendt et Pascal Dufaux et le Cabinet de Fumisterie appliquée. J’ai aussi saisi l’occasion pour poursuivre cette réflexion autour de collaborations avec des artistes dont je suivais le travail depuis un moment : arkadi Lavoie-Lachapelle, Bonnie Baxter, Daniel Corbeil, Dominique Sirois, Skawennati et j’ai renouvelé mon approche du travail de JJ Levine, que j’ai présenté lors de Vitrine sur l’art en 2018 autour des questions de genre.

Les artistes réunis ici imaginent le présent et le futur à partir de perspectives nouvelles, qui vous invitent à aussi rêver l’avenir. Leurs travaux étaient présentés au Complexe Guy-Favreau (Daniel Corbeil), au Palais des congrès de Montréal (arkadi lavoie-lachapelle), au Centre de commerce mondial (JJ Levine et Skawennati), à la Place Victoria (Sarah Wendt + Pascal Dufaux et le Cabinet de fumisterie appliquée (Elsa Ferry et Anastasia Bolchakova), à la Cité internationale (Caroline Monnet et Dominique Sirois) et dans un lieu satellite à l’Observatoire de la Place-Ville-Marie (Bonnie Baxter).

Marie Perrault, commissaire invitée

Daniel Corbeil
Vit et travaille à Montréal

Daniel Corbeil, Futur, Utopie, Architecture, Écologie
Daniel Corbeil, Module de survie, 2014-2018. Photo: Thierry du Bois

Module de survie (2014 – 2018) est une installation architecturale qui offre l’expérience de ce que pourrait être dans un avenir aux ressources alimentaires et énergétiques limitées un habitat écologique zoomorphe et modulaire, permettant à chacun d’être autonome. Dans l’esprit des «earthships» (ces « géonefs » qui reposent sur l’idée du recyclage et de l’autosuffisance), ce module constitue la projection, imaginée par Corbeil comme sculpteur, d’une habitation pouvant produire de la nourriture, de l’eau filtrée et du gaz pour les besoins domestiques.

Daniel Corbeil, Futur, Utopie, Architecture, Écologie
Daniel Corbeil, Module de survie, 2014-2018. Photo: Thierry du Bois

L’installation simule un habitat « éco-technologique» évoquant, par sa forme ovoïde constituée de panneaux hexagonaux translucides, une serre qui conjugue l’espace d’habitation avec une fonction de production alimentaire. Préoccupé, depuis plusieurs années, par les transformations rapides imposées à l’environnement par la présence humaine, Daniel Corbeil a voulu en rendre compte en empruntant à l’imaginaire des sciences environnementales, tout comme à celui de l’architecture éco-technologique. Il reviendra au visiteur de déterminer le caractère utopique ou dystopique de cette éco-fiction ludique.

Daniel Corbeil, Futur, Utopie, Architecture, Écologie
Daniel Corbeil, Module de survie, 2014-2018. Photo: Thierry du Bois
Daniel Corbeil, Futur, Utopie, Architecture, Écologie
Daniel Corbeil, Module de survie, 2014-2018. Photo: Thierry du Bois

Natif de Val-d’Or, Daniel Corbeil vit et travaille à Montréal. Il est titulaire d’un baccalauréat en arts plastiques de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue de Val-d’Or et d’une maîtrise en arts plastiques de l’université du Québec à Montréal. Depuis 1999, il enseigne les arts plastiques au Cégep du Vieux-Montréal. Son travail a été présenté régulièrement partout au Québec, de même qu’au Canada et à l’étranger, et se retrouve dans plusieurs collections publiques et privées. Daniel Corbeil a aussi réalisé plusieurs œuvres d’art public.

arkadi lavoie-lachapelle
Vit et travaille à Montréal

arkadi lavoie lachapelle, meuble, communauté, partage
arkadi lavoie lachapelle, La chorale, 2015 – 2019. Un projet original avec Verticale – centre d’artistes à l’école secondaire Mont-de-La Salle de Laval, présenté à Art Souterrain 2020. Photo: Thierry du Bois

Cette pièce de mobilier artisanal, mobile et démontable, a été créée par arkadi lavoie lachapelle, en collaboration avec l’ébéniste Gilles Rivard. Depuis 2012, elle a été présentée dans différents lieux. Cette œuvre procure une expérience de partage, obligeant à créer des liens entre individus garants d’un avenir fondé sur la solidarité.

En octobre 2015, dans le cadre d’un projet avec Verticale centre d’artistes, l’œuvre a été installée dans le couloir principal de l’école secondaire Mont-de-La Salle de Laval, et ce, pendant toute l’année scolaire. Les élèves, les membres du personnel, les parents ainsi que les visiteurs se sont alors approprié ce banc singulier, s’y berçant ensemble au gré des conversations ou simplement pour s’y détendre. À l’automne 2016, une résolution de l’instance démocratique étudiante de l’école, le Parlement du Mont, appuie une démarche d’acquisition d’une version plus solide du banc.

Par la suite, le conseil d’établissement de l’école a donné son aval à cette demande des élèves. Depuis, une campagne de sociofinancement s’est ajoutée à la mobilisation des élèves pour acquérir le banc de manière permanente. L’actuelle présentation invite à partager l’expérience de solidarité qui a uni ces étudiants autour de cette cause. Suffisamment d’argent a été amassé pour que la reconstruction de «La chorale 2» aille de l’avant en 2020-2021, afin qu’elle soit installée de façon permanente à l’École secondaire du Mont-de-La-Salle, comme le souhaitent les élèves.

arkadi lavoie lachapelle, meuble, communauté, partage
arkadi lavoie lachapelle, La chorale, 2015 – 2019. Un projet original avec Verticale – centre d’artistes à l’école secondaire Mont-de-La Salle de Laval, présenté à Art Souterrain 2020. Photo: Thierry du Bois

Les manœuvres clandestines, les performances éphémères dans l’espace public, ou les installations en galerie d’arkadi lavoie lachapelle créent des situations qui remettent en question l’idéologie productiviste ambiante et lui opposent une certaine résistance, en créant notamment une atmosphère de fête et de célébration. Née l’année de la chute du mur de Berlin et de la tuerie de la Polytechnique, élevée dans la campagne lanaudoise ans une famille de classe moyenne, arkadi lavoie lachapelle vit et travaille à Montréal. Elle collabore à l’organisation d’événements comme le festival VIVA! Art.

JJ Levine
Vit et travaille à Montréal

JJ Levine, LGBTQ+, Quotidien, Vie de famille, Autodétermination, Mise en scène
JJ Levine, «Intimates» (Intimes), impression numérique à partir de négatif couleur, 2019, e la série Family Art Souterrain 2020. Photo : Thierry Du Bois

Dans cette sélection de photographies et de vidéos, JJ Levine aborde l’amitié, la vie de couple et familiale de ses proches et amis qui s’identifient à la communauté LGBTQ+. Pour ces personnes, l’espace privé du domicile constitue le lieu de libre expression d’un choix de genre et de sexualité souvent marginalisés.

À l’aide d’appareils professionnels et de jeux d’éclairage, JJ Levine recrée un studio de photographie dans l’intimité de leur environnement domestique. Entre mises en scène et documents d’archives, les portraits qu’il réalise engagent de vraies personnes dans leur propre rôle, dans des moments et des lieux intimes, où chacun réinvente la parentalité. Présentées dans l’espace public, les œuvres de JJ Levine offrent une alternative aux représentations hétéronormatives de la structure familiale. Elles contribuent à la mise en avant-plan de structures familiales queer et trans, rarement représentées dans ce contexte ou dans les médias. Ces oeuvres célèbrent l’ordinaire ainsi que l’exceptionnel de cette réalité.

JJ Levine, LGBTQ+, Quotidien, Vie de famille, Autodétermination, Mise en scène
JJ Levine, Grand cœur d’enfant (2020), film super 8 adapté au format vidéo. Voix et ukulele : Hubert Trahan. (Reprise musicale de «Au 27-100 rue des partances» (2006) de Pierre Lapointe.)  Art Souterrain 2020. Photo : Thierry du Bois

JJ Levine est un artiste qui vit et travaille à Montréal. Sa pratique s’articule autour de revendications politiques de la communauté LGBTQ+. Il est connu pour les séries « Queer Portraits », « Alone Time » et « Switch », exposées aux États-Unis et en Europe ainsi que publiées dans des magazines, des journaux ou des livres d’artiste. Son travail a été reconnu par de nombreux prix et bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada. Il a été finaliste pour le Prix découverte Louis Roederer en 2019 lors des Rencontres de la photographie d’Arles.

Skawennati
Vit et travaille à Montréal

Skawennati, Art contemporain autochtone, Premières nations, Mode, Manifestation, Art engagé
Skawennati, Calico and Camouflage, 2020. Photo Thierry du Bois

L’installation de Skawennati consiste en des avatars activistes se rassemblant l’espace du Centre de commerce mondial, avec des motifs textiles surdimensionnés couvrant ou enveloppant différents éléments architecturaux. Interpellée par le caractère passéiste des représentations d’autochtones, ainsi que par leur quasi absence de récits futuristes, Skawennati imagine des avatars cyberpunk s’immisçant dans l’actualité et revendiquant un avenir pour leurs communautés.

Autour d’une ré-interprétation de motifs de camouflage, que portent beaucoup d’autochtones vivant dans des réserves, ou lors de manifestations, et de motifs calicots des chemises à rubans appréciées comme regalia, l’artiste occupe littéralement la galerie marchande du Centre de commerce mondial. Porteurs d’identité, ces motifs rappellent l’ensemble des revendications des communautés autochtones.

Skawennati, Art contemporain autochtone, Premières nations, Mode, Manifestation, Art engagé
Skawennati, Calico and Camouflage, 2020. Photo Thierry du Bois

La présentation d’une collection de vêtements signés Skawennati sert aussi de contre-poids aux vêtements vendus dans les commerces de mode à proximité. Elle rompt avec les représentations parfois nostalgiques or folkloriques des autochtones pour les situer de plein-pied dans l’actualité en tant qu’agents de tendances et de mouvances contemporaines. Des artistes autochtones tels que Katsi’tsakwas Ellen Gabriel ont associé le camouflage, l’activisme et le corps autochtone pour faire des collections de mode. Par cette présentation protéiforme, Skawennati crée un art abordant l’histoire et inventant l’avenir de ces communautés.

Née dans le territoire mohawk de Kahnawà:ke, Skawennati appartient au clan des tortues. Son travail a été largement présenté au Canada et à l’étranger et fait partie de collections publiques et privées. Elle co-dirige avec Jason Edward Lewis le AbTeC (Aboriginal Territories in Cyberspace), un réseau de recherche-création d’artistes et d’universitaires qui explorent et créent des environnements visuels autochtones. En 2015, elle a aussi lancé avec Lewis l’Initiative for Indigenous Futures (IIF) vouée au développement de représentations futuristes des peuples autochtones. Elle est représentée par ELLEPHANT.

Sarah Wendt + Pascal Dufaux
Vivent et travaillent à Montréal

Sarah Wendt, Pascal Dufaux, Futurisme, Paysage, Matière, Agentivité
Sarah Wendt + Pascal Dufaux, The Mountain Moves While My Fingernails Grow, 2019. Image fixe agrandie en vitrine. Photo : Thierry du Bois

Sarah Wendt + Pascal Dufaux développent en collaboration une pratique conceptuelle et matérielle en réinvention constante. Leurs démarches respectives s’amalgament en une œuvre intuitive et émouvante, évoquant le contrepoint. En musique, le terme désigne deux phrases qui se répondent en faisant émerger par chevauchement une nouvelle mélodie, où le tout dépasse la somme des parties. Dans la pratique de Wendt et Dufaux, ce principe agit comme un cadre de jeu ouvert permettant une exploration libre du processus plastiques de la sculpture et de la performance.

Autour d’un travail de ré-enchantement du monde, leurs œuvres expriment leur propre ruine, ainsi que celle des matières, des objets et des paysages mis en scène, autant qu’elles suggèrent des futurs potentiels. Elles questionnent alors les expériences partagées d’une condition post-humaine à travers des (inter) actions avec des objets protéiforme, captivant le spectateur par leurs qualités sensorielles. À la fois utopiste et survivant, le spectateur participe à une mise en scène colorée d’objets picturaux et sculpturaux, agissant comme autant de réminiscences spatio-temporelles.

Sarah Wendt + Pascal Dufaux, The Mountain Moves While My Fingernails Grow, vidéo 22:35 min, 2019

Née à Charlottetown à l’Île-du-Prince-Édouard, Sarah Wendt est basée à Montréal. Elle a étudié la danse contemporaine à MainDance à Vancouver et le cor français à l’Université de Victoria. Originaire de Marseille, Pascal Dufaux vit à Montréal où il a étudié en scénographie et en art visuel à Concordia. Leurs travaux respectifs ont été montrés au Canada, au Mexique, en Europe et en Australie. Depuis 2015, ils élaborent ensemble un travail mêlant chorégraphie, performance et installation, présenté au Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, au Mois Multi, au OFFTA et à Axe Néo7 à Gatineau.

Le Cabinet de Fumisterie Appliquée (CFA)
(Elsa Ferry et Anastasia Bolchakova)
Vivent et travaillent à Paris en France

Cabinet de fumisterie appliquée, Elsa ferry, Anastasia Bolchakova, Futurisme, Alimentation, Élites sociales
Cabinet de Fumisterie Appliquée, Horizon 2050 : Le banquet, 2016. Photo Thierry du Bois

« Horizon 2050 – Le Banquet » s’inscrit dans un projet artistique multi-format, incarnant une représentation du futur autour d’un portrait-robot des pratiques alimentaires de la seconde moitié du XXIe siècle. L’ensemble s’inspire de l’ouvrage « Manger en 2050 » de Jean-Roger Helmin, édité par les artistes et compilant hypothèses et don- nées scientifiques ainsi que des anticipations futuro-fumistes. Illustrant la réduction drastique des modes d’accès à l’alimentation, « Horizon 2050 » se déploie en un BIG BANG SELF et en Unités de distribution alimentaire gouvernementale (UDAG) destinés aux populations, de même qu’en un Laboratoire de la commission internationale du commerce étoilé (CICE) veillant à nourrir les élites.

Destiné à ces dernières, « Banquet » témoigne d’une consommation d’insectes ou de vers, réactivant des pratiques ancestrales, et d’aliments de synthèse, produits en laboratoire. Dans un contexte de gouvernance mondiale marqué par une croissance exponentielle des disparités, il atteste également d’un accès privilégié à une gamme de ressources diversifiées, plus saines, plus raffinées que celles dont bénéficie l’ensemble de la population.

Cabinet de fumisterie appliquée, Elsa ferry, Anastasia Bolchakova, Futurisme, Alimentation, Élites sociales
Cabinet de Fumisterie Appliquée, Horizon 2050 : Le banquet, 2016. Photo Thierry du Bois
Cabinet de fumisterie appliquée, Elsa ferry, Anastasia Bolchakova, Futurisme, Alimentation, Élites sociales
Cabinet de Fumisterie Appliquée, Horizon 2050 : Le banquet (Menu), 2016. Photo Thierry du Bois

Duo formé d’Elsa Ferry et de l’artiste d’origine russe Anastasia Bolchakova, toutes deux basées en France, le Cabinet de Fumisterie Appliquée (CFA) aborde les questions touchant notre avenir, au travers d’anticipations scientifiques et de scénarios catastrophes inspirés de l’actualité. Présentés en France, en Europe et au Québec, leurs projets, notamment l’édition « Manger en 2050 » et « Horizon 2050 », dont est tiré « Le Banquet », explorent le potentiel plastique, tragicomique et anxiogène de la prospective d’un avenir rapproché.

Caroline Monnet
Vit et travaille à Montréal

Caroline Monnet, Art contemporain autochtone, Premiers peuples, Art traditionnel autochtone
Caroline Monnet, In the Name of Progress (Au nom du progrès), 2018. Impressions numériques d’après des pyrogravures et des œuvres textiles originales. Photo Thierry du Bois

La série In the Name of Progress s’inspire de motifs traditionnels anishinabe transmis au fil de générations de matriarches. L’artiste souligne ainsi l’héritage par filiation de ce vocabulaire visuel. En même temps, elle rend hommage à la culture autochtone et à sa persistance malgré l’adversité.

Dans les œuvres originales, la notion de progrès se manifeste dans les procédés utilisés par Monnet. La technique de pyrogravure où l’image est brûlée dans une essence indigène, notamment le cèdre blanc, devient une métaphore du traitement réservé aux Premiers Peuples. Entièrement brodée à la machine, l’œuvre originale portant la mention In The Name of Progress, renvoie aux premiers métiers automatisés, dont le fonctionnement a permis la révolution industrielle et l’avènement de l’informatique. Les œuvres imprimées exposées ici relèvent de techniques apparentées. Les motifs rappellent la disposition de micro-puces de circuits électroniques, une allusion à la domination de la technologie. L’ensemble témoigne des conséquences désastreuses du colonialisme en même temps qu’il en appelle à une vigilance face aux progrès de notre époque.

Caroline Monnet, Art contemporain autochtone, Premiers peuples, Art traditionnel autochtone
Caroline Monnet, In the Name of Progress (Au nom du progrès), 2018. Impressions numériques d’après des pyrogravures et des œuvres textiles originales. Photo Thierry du Bois

Artiste multidisciplinaire originaire de Gatineau, Caroline Monnet vit et travaille à Montréal. Après des études à l’Université d’Ottawa et à l’Université de Grenade (Espagne), elle poursuit une carrière en arts visuels et cinéma. Ses œuvres ont été présentées au Canada et à l’étranger, notamment en Europe et aux États-Unis, notamment lors de la Whitney Biennial 2019, ainsi qu’au Musée d’art contemporain de Montréal, au Musée des beaux-arts du Canada et à la Biennale de Toronto. Ses œuvres font partie des collections de ces institutions. Caroline Monnet est représentée par la Galerie Division.

Dominique Sirois
Vit et travaille à Montréal

Dominique Sirois, Corps, Matière, Image, Collage numérique, Culture numérique
Dominique Sirois, Perfect Skins, 2018 (Collaborateur : Gregory Chatonsky). Photo : Thierry du Bois

Sous forme d’assemblages sculpturaux composés de céramiques, de moulages, d’images et d’objets trouvés, les installations de Dominique Sirois allient un savoir-faire artisanal à une approche critique de la technologie dans ses dimensions économiques, esthétiques, archéologiques et minéralogiques.

L’actuelle présentation s’inscrit dans une recherche anticipant un éventuel passé du futur promis par la technologie, notamment celui des visages, des corps et des peaux dont les représentations explosent aujourd’hui dans les réseaux sociaux. Tout se passe comme si ces images pouvaient être assemblées en une sorte de cartographie d’un corps collectif, désirant et désiré. L’artiste s’intéresse d’ailleurs à cette part affective liée au désir, et adopte une approche analogue à celle de l’économie comportementale, ancrée dans une réflexion sur le rôle du regard désirant face aux possessions matérielles et pécuniaires.

Dominique Sirois, Corps, Matière, Image, Collage numérique, Culture numérique
Dominique Sirois, Perfect Skins, 2018 (Collaborateur : Gregory Chatonsky). Photo : Thierry du Bois

Dans l’esprit des memento mori ou des vanités, l’esthétique de la ruine sert ici également à réfléchir à la portée éphémère des objets et des images. Leur altération avec le temps constitue d’ailleurs un motif récurrent du travail de Sirois.

Dominique Sirois vit et travaille à Montréal. Détentrice d’une maitrise en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal, elle y poursuit un doctorat. Ses installations ont été présentées au centre Clark, à la galerie Division et à Latitude 53 au Canada. Avec Grégory Chatonsky, elle a également exposé au Museum of Contemporary Art de Taipei, au Centre d’art d’Enghien-les-Bains, au Unicorn Center for Arts à Beijing, au Mois de la Photo de Montréal, à iMAL, Center for digital cultures and technology de Bruxelles et plus récemment à Diagonale, Montréal. Elle a aussi obtenu plusieurs résidences à l’étranger, notamment à Glasgow, à Paris et à Barcelone.

Bonnie Baxter
Vit et travaille à Val-David et Montréal

Bonnie Baxter, Utopie, Paradis perdu, Futurisme, Animaux
Bonnie Baxter, RatKind, installation, Observatoire Place-Ville-Marie, 2020. Photo : Marie Perrault

Dans cette installation, Bonnie Baxter invite le spectateur à se projeter dans un avenir utopique / dystopique invraisemblable autour d’une communauté de rats humanoïdes ayant supplanté les humains. Sa présentation nous demande de dépasser notre peur et notre haine du rat et de surmonter nos idées reçues et nos préjugés. Ici, la proximité physique des rats avec les humains et leurs comportements sociaux similaires aux nôtres en font un miroir sombre de notre propre existence.

RatKind. Paradise Lost utilise la conscience inter-espèces pour sensibiliser les spectateur.e.s à l’environnement tant écologique que social et se veut un antidote aux inégalités croissantes, aux problèmes de droits humains et à la crise environnementale. Autour de l’avènement d’une communauté ayant échappé à un désastre écologique d’origine humaine, des ami.e.s et des connaissances de Baxter, devenu.e.s modèles ou interprètes, inventent une société basée sur l’empathie et le respect pour tous les êtres vivants, ainsi que sur une bienveillance pour la nature. La plupart des éléments de cette série ont été créés dans les jardins spectaculaires de la maison de l’artiste à Val-David.Les images de pavots et de poissons rouges de la série Poppies recréent ce lieu bucolique au sommet de la Place Ville-Marie.

Bonnie Baxter, Utopie, Paradis perdu, Futurisme, Animaux
Bonnie Baxter, «Mid Summer» de la série RatKind, 2018- auj. Courtoisie de l’artiste
Bonnie Baxter, Utopie, Paradis perdu, Futurisme, Animaux
Bonnie Baxter, «Jane dans la neige» de la série RatKind, 2018- auj. Courtoisie de l’artiste

Née à Texarkana au Texas, Bonnie Baxter vit et travaille à Val-David depuis 1972. Son travail d’installation allie l’art imprimé, la vidéo et la sculpture. Elle expose au Canada et à l’étranger depuis quatre décennies, dont récemment au Centre CLARK en 2020 et à la Galerie FOFA de l’Université Concordia en 2019, ainsi que lors de rétrospectives au Musée d’art contemporain des Laurentides (MAC LAU ), de Rewind (2005-07) et de Bonnie Baxter: Présent / Passé / Futur (2018-19). Boursière du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et du Conseil des arts du Canada à plus d’une reprise, elle a reçu le Grand Prix de la culture des Laurentides du CALQ en 2005, un prix comme formatrice de l’Université Concordia en 2016 et le grand Prix Soleil pour l’ensemble de sa carrière en 2018. Bonnie Baxter est représentée par la Galerie Division.