Michael Belmore. S’incliner devant le Territoire

Michael Belmore, Revendications territoriales, Réactualisation gestes traditionnels
Michael Belmore, Landing I & Landing II (Gwaabzang I & Gwaabzang II), 2008-2018. Photo : Marie Perrault

Originaire de la région du nord des Grands-Lacs, l’artiste anishnaabe Michael Belmore explore sous forme de sculptures et d’installations les états limites de la matière, notamment du cuivre et de la pierre, représentant son territoire.

Par les techniques employées et le temps consacré à la réalisation de ses œuvres, il érige ces matériaux en figures du territoire, notamment de sa région natale. En situant l’évolution dans une perspective géologique plus vaste que celle de l’occupation humaine, il rejoue ainsi les rapports intimes au lieu et à l’histoire propre à sa culture, qu’il oppose à l’accaparement de l’environnement par une économie coloniale.

Re-clamer son territoire

La région des Grands-Lacs est encore aujourd’hui reconnue pour sa richesse en cuivre natif, une forme cristalline du cuivre que l’on trouve à l’état naturel et utilisée par ses premiers habitants plus de 1 000 ans av. J.-C. De grande valeur symbolique pour les Anishnaabeg, le cuivre incarne le sang des esprits et des forces supérieures de la Terre et s’inscrit depuis longtemps au cœur des échanges entre nations. En employant ce matériau, Michael Belmore perpétue cette tradition, mais vise également à souligner son rôle essentiel aujourd’hui dans plusieurs industries, notamment en raison de sa grande conductivité – qui lui vaut d’ailleurs son statut de minéral critique

Michael Belmore, Revendications territoriales, Réactualisation gestes traditionnels
Michael Belmore, Landing I & Landing II (Gwaabzang I & Gwaabzang II), 2008-2018. Photo : Guy L’Heureux

Lien permettant la lecture de l’ensemble du texte publié dans Vie des arts, n° 262, vol. LXVI, printemps 2021 : https://viedesarts.com/portraits/michael-belmore-sincliner-devant-le-territoire/