Un compte-rendu de l’exposition à Oboro de Fabiano Kueva et Emmanuelle Choquette, commissaire, l’étape montréalaise de cette «traque de l’effet Humboldt» que Kueva mène depuis plus de dix ans.
Depuis 2011, l’artiste, commissaire et réalisateur équatorien Fabiano Kueva se consacre à un projet multidisciplinaire autour des voyages d’Alexander von Humboldt et d’Aimé Bonpland, partis d’Europe entre 1799 et 1804 pour explorer l’Amérique. Ces expéditions scientifiques historiques s’avèrent fondamentales dans la construction d’un imaginaire lié aux territoires hors d’Europe et aux concepts de nature et d’anthropologie sur lesquels reposent les institutions du savoir que sont les collections scientifiques, les jardins botaniques et les musées.
Kueva rejoue la posture de Von Humboldt et rassemble un important cabinet de curiosités qui s’accompagne d’une série de films intitulée Ensayo Geopoético (Essais géopoétiques) (2011 – tjrs en cours.). Ce travail a été présenté à plusieurs reprises, notamment à Berlin lors de l’ouverture du Forum Humboldt en 2020. Chacune de ces itérations donne lieu à une adaptation du projet en relation avec son lieu d’accueil. Dernière en date, l’exposition à OBORO, commissariée par Emmanuelle Choquette, a bénéficié de l’accès privilégié de l’artiste aux collections de l’Herbier Marie-Victorin et comprend en outre des reproductions d’illustrations sur les Premiers Peuples du Canada, du diplomate et dessinateur français du 18e siècle Jacques Grasset de Saint-Sauveur.
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